En 1714, la terre de Bienville fut acquise par le commissaire des guerres Duprez, maître particulier de la forêt de Laigue.
La fille de Duprez épousa le comte Louis-Alexandre Danger, et hérita, à la mort de son père, en 1766, du domaine de Bienville.
Le comte Dauger était lieutenant général, commandeur de l’ordre de Saint-Louis. Il était le chef d’une famille militaire qui servait la monarchie depuis Henri IV. Le comte Dauger mourut le premier ; sa femme décéda à Compiègne, le 26 juillet 1790, à l’âge de 70 ans.
Elle fut inhumée dans l’église de Bienville.
Philippe-Eugène Dauger, ancien maréchal de camp, chevalier de Saint-Louis, mourut à Paris, le 9 thermidor an XII. Il fut inhumé dans le cimetière de Bienville, en présence de Follet, maire de la commune, de Vincent Delahaye, percepteur, et de Thomas Debove, cultivateur.
Louis-Henri Dauger, ancien lieutenant-colonel de dragons, fils de Louis Alexandre Dauger, mourut en 1809 et fut également inhumé à Bienville.
Le 24 octobre 1863, le baron Philippe-Alexandre-Eugène Dauger vendit ses propriétés de Bienville à M. Victor-Eugène Delahaye, qui les laissa à son fils, M. Emile Delahaye.
Une partie de la seigneurie de Bienville avait appartenu à la famille de Seroux qui possédait Venette.
En 1789, les habitants de Bienville furent appelés à nommer deux délégués pour représenter la paroisse à l’assemblée du bailliage de Compiègne, en vue de l’élection des députés aux Etats généraux. Ils choisirent Louis-Antoine Guibout et Louis Follet.
D’autre part, Louis-Charles Demouy, curé de Bienville, représentait le clergé à l’assemblée tenue à Senlis le 11 mars 1789. Peu de temps après, le curé Demouy fut élu maire de Bienville, il fut le premier maire de cette commune qui était précédemment administrée par un syndic.
Avant 1789, la paroisse de Bienville dépendait du diocèse de Beauvais, doyenné de Coudun, archidiaconé de Breteuil.
Au point de vue judiciaire, Bienville relevait du bailliage de Compiègne, du présidial et de la coutume de Senlis, de la prévôté foraine de Choisy-au-Bac.
Relativement à l’administration civile, cette localité était comprise dans l’élection de Compiègne, généralité de Paris.
En 1790, Bienville entra dans le canton de Coudun, district de Compiègne. Ce canton ayant été supprimé quelques années plus tard, la commune de Bienville fut rattachée au canton de Compiègne.
Le 27 janvier 1792, fut constituée la garde nationale de Bienville. Le maire était alors le citoyen Louis Follet.
Nicolas Delahaye fut élu capitaine de la garde nationale, Antoine Delahaye, lieutenant, Sulpice Fournier et Claude Bras, sous-lieutenants.
Le procès-verbal de l’élection des officiers de la garde nationale constate que les citoyens de Clairoix ont refusé de s’associer à ceux de Bienville pour former une compagnie de cent hommes, malgré l’arrêté pris par l’assemblée du canton de Coudun le 22 janvier.
Des dévastations étaient alors commises sur les biens particuliers ; les terres et les bois du comte Dauger avaient eu à souffrir.
C’est pour protéger ces propriétés privées que la municipalité de Bienville prit, le 30 janvier 1792, un arrêté faisant défense aux habitants d’entreprendre aucun empiètement ni défrichement sur le territoire de la commune.
Le Conseil général de la commune de Bienville était alors ainsi composé : Louis Follet, maire ; Jean Delahaye aîné et Claude Leclerc, officiers municipaux ; Roussel, Nicolas Delahaye, Jean Delahaye jeune, Lemaire, Isidore Danne et Jean Joly, notables ; Beaugrand, procureur.
Jean Joly et Nicolas Delahaye ayant été outragés par plusieurs habitants de la commune, le maire proposa la nomination d’un garde champêtre. Cette motion fut repoussée le 24 mai 1792.