La petite commune de Bienville occupe, pour la population, le dernier rang parmi les localités formant le canton de Compiègne; elle ne compte en effet que 220 habitants.
Naguère, la population de Bienville était sensiblement de même importante . C’est ainsi que l’on y comptait 180 habitants en 1720; 225 en 1790; 220 en 1806; 231 en 1846; 246 en 1881.
Au Moyen-Age, Bienville appartint aux religieux de Saint-Denis. « Par un diplôme de 863, nous apprend Coët, Charles le Chauve confirma l’abbaye de Saint-Denis dans la possession de la terre de Bienville qu’elle possédait par suite d’un échange fait avec Vuitramme, qui lui en avait cédé l’église et le moulin avec ses dépendances, contre d’autres propriétés que l’abbaye lui avait accordées. Bienville est dit, dans le diplôme royal : Bladoldi villa super flumium Aronnce. »
En 1157, les dîmes de Bienville furent données par Marie de Saint-Leu au chapitre de Saint-Yves, de Braine. Dans le Cartulaire de l’abbaye de Saint-Corneille, nous trouvons la confirmation de cette donation, par Henri de France, évêque de Beauvais :
Marie de Saint-Leu, femme de Raoul, a donné la dîme de Bienville avec le consentement de Clémence, qui avait là son douaire, d’Eudes, fils de Clémence, de Goisbert, son père, de Pierre, son oncle, ainsi que d’Hugues et Jean, ses frères. Ce don a été ratifié par Rainaud d’Antheuil, et Philippe, son fils, en présence d’Aimar prieur de Saint-Leu, Rainaud, sous-prieur, Hervée, cellerier, Raoul de Coudun, Hugues Dureboise, Thomas, son frère, Fulbert, prévôt.
Les témoins de l’actée confirmation sont : Geoffroy, abbé de Saint-Quentin ; Jean, archidiacre de Beauvais ; Hugues de Compiègne ; Girard de Gerberoy ; Raoul de Clermont ; maître Robert, maître Gautier, Raoul de Bresles ; Pierre Le Brun ; Gautier, prévôt ; Payen, fils de Sibile ; Thomas le Monnoyer et Roger de Civy. » (Chanoine Morel, cartulaire de Saint-Corneille).
En 1219, Richard, doyen rural de Bienville, confirma la vente que fît à l’abbaye d’Ourscamp Pierre de Fayel et Béatrix, sa femme, de pièces de terre sises à Montmartin.
En octobre 1261, Pierre Colard, écuyer, seigneur de Bienville, et Mabaud, sa femme, approuvèrent le don fait à l’abbaye d’Ourscamp par Pierre Thains, châtelain de Coudun, de terres sises à Villers et sur lesquelles le seigneur de Bienville avait droit de champart (le droit de champart consistait en ce que le seigneur prenait des gerbes sur le champ avant que le laboureur enlevât son blé.
En 1310, Pincemaill, bourgeois de Compiègne, est autorisé par le roi Philippe le Bel à acquérir une terre noble à Bienville.